Sarrau belge, tenue de combat d’un volontaire de la garde bourgeoise
Fiche technique
Type | Tenue de combat |
Style | Sarrau bleu |
Porté par | Mathieu Brialmont, peut-être |
Période | 1825-1830 |
Fabrication | Belgique |
Dimensions | 96cm (L) x 51cm (l) |
Matière | Lin, laine, coton et nacre |
Lieu d’exposition au War Heritage Institute | Musée de l’Armée, Salle hollandaise |
La garde bourgeoise
Ce sarrau est adopté comme tenue de combat par la garde bourgeoise au 19e siècle. Il s’agit d’une blouse de travail bleu foncé ample, en lin, ornée de boutons en nacre et descendant jusqu’au genou. Elle a été confectionnée entre 1825 et 1830, juste avant la Révolution belge.
En août 1830, une représentation de « La Muette de Portici » déclenche une série de troubles et d’émeutes qui conduiront à la Révolution belge. Dépassées par l’ampleur du chaos, les autorités donnent à la garde bourgeoise mission de rétablir l’ordre. C’est autour de cette période que les différentes gardes bourgeoises sont unifiées sous la dénomination de Garde civique.
Mathieu Brialmont
Ce spécimen aurait appartenu à Mathieu Brialmont, un militaire qui s’était distingué pendant les guerres du Premier Empire français, lors des campagnes d’Espagne et de Russie et à Waterloo. Pendant la Révolution belge, il embrasse la cause belge et utilise ses relations pour faciliter la victoire lors du siège de Venlo, dont il devient le commandant militaire pendant la période où la ville fait partie de la Belgique.
Brialmont est finalement promu lieutenant-général. Par la suite, il devient l’aide de camp de Léopold Ier et plus tard, de Léopold II. Pendant une courte période, il est également ministre de la Guerre. Lorsqu’il meurt, en 1885, disparaît avec lui le dernier Belge ayant servi dans les rangs de l’armée impériale française.
Le saviez-vous ?
Le sarrau est aussi la tenue de Tchantchès, célèbre personnage du folklore liégeois représenté sous les traits d’une marionnette incarnant l’esprit frondeur, têtu et festif des Liégeois. Le géant bruxellois Bompa, toujours présent lors de la traditionnelle plantation du Meyboom, porte la même tenue.
En quoi ce sarrau est-il unique ?
Au 19e siècle, le sarrau bleu était véritablement une tenue d’ouvrier, celle des artisans, des agriculteurs ou des peintres. Lorsqu’il devient uniforme révolutionnaire en Belgique, il acquiert une très grande popularité. Pendant les dix premières années qui ont suivi la création du royaume belge, cette pièce de vêtement fait partie de l’uniforme obligatoire de la Garde civique. Ce sarrau est unique par sa valeur symbolique et émotionnelle.
-Ilse Bogaerts, chef de service de la collection Textile, War Heritage Institute
-Gillian Van Weyenbergh, collaboratrice technique Uniformes, War Heritage Institute